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Non assistance à Planète en danger

dimanche 2 novembre 2008

Dr Salem Sahli

Des messages alarmants se font entendre depuis quelques années sur l’état de la planète et son avenir. On nous signale pratiquement chaque semaine une nouvelle catastrophe écologique ou une nouvelle agression à la nature restée jusque là insoupçonnée. Une simple comparaison de l’état de la planète en 1970, 1980, 1990 et aujourd’hui illustre la vitesse croissante à laquelle la situation se dégrade. On peut sérieusement se demander : si les choses continuent à ce rythme, combien de temps encore la planète restera t-elle habitable ?

Notre planète est bien malade. Des commissions de spécialistes, à l’échelle mondiale, se sont réunies à plusieurs reprises. Une instrumentation sophistiquée a été mise au service de leurs enquêtes. Dans l’ensemble, les rapports concordent. Tous les clignotants sont au rouge.

Il serait difficile de sous-estimer la gravité de la situation. Les données de plus en plus précises sur la diminution de la couche d’ozone, sur l’accroissement du gaz carbonique dans l’atmosphère et sur la quantité de produits toxiques déversés dans la biosphère sont très préoccupantes. Même si on ne connaît pas avec certitude l’effet de ces modifications, on sait pourtant déjà qu’elles pourraient être graves. C’est suffisant pour justifier notre inquiétude. Un exemple : Les cinq années les plus chaudes du siècle dernier se situent toutes entre 1980 et 1990 ! Bien sûr, il peut s’agir tout simplement d’une « fluctuation statistique ». Mais alors, quelle fluctuation !

A la question « est-il trop tard ? », il faut répondre d’un « non » volontaire. Les plaies que nous avons ouvertes peuvent encore guérir. Pour cela, il faut tout mettre en œuvre pour freiner le rouleau compresseur de la détérioration planétaire. Il faut maintenant beaucoup plus que de la bonne volonté. C’est une véritable croisade « d’assistance à planète en danger » qui doit rapidement se mettre en place.

Pour cette tâche urgente, toutes les forces vives doivent s’y atteler. Les gouvernements, les institutions, les scientifiques, les journalistes, les jeunes, les femmes, les responsables des villes, les entreprises, les syndicats et les ONG. Le mouvement associatif vert était encore dans les limbes en 1972 lors de la Conférence de Stockholm. A Rio en 1992, il s’est affirmé, et à Johannesburg en 2002, une cohésion du mouvement à l’échelle planétaire, en tant que force de proposition, s’est manifestée et les ONG du nord comme du sud ont parlé d’une seule voix. C’est là un des aspects positifs du sommet. Il y a désormais aujourd’hui une prise de conscience de notre identité de « terriens ». Cette prise de conscience concerne aussi bien les gouvernements que les sociétés civiles, et rien ne vaut une cause commune pour rapprocher les gens. Ensuite, il y a aussi la possibilité d’un rééquilibrage nord-sud. Depuis quelques décennies, l’écart de richesse entre les deux hémisphères va en s’accentuant. Les nations pauvres se saignent à payer les intérêts de leur dette nationale.

La crise écologique contemporaine nous rappelle que cela ne pourra pas continuer indéfiniment. Les pays riches ne pourront plus ignorer la pauvreté du tiers monde. Mais les Etats-Unis continuent de faire cavalier seul tant sur les accords de Kyoto que sur l’aide au développement. Les dernières catastrophes naturelles qui viennent de les frapper les feront-elles changer d’avis ? Espérons-le !

En attendant, pour survivre, le pauvre paysan africain continuera de couper les arbres de la forêt voisine. L’élévation du niveau de la mer, le réchauffement du climat et l’état de l’environnement aux Pays-Bas ou dans les Iles Maldives sont les derniers de ses soucis. Notre santé et notre avenir ne l’intéressent pas. Il a faim. Il est en situation de survie.
En d’autres termes, ce paysan africain, si on continue de l’ignorer, il pourrait bien nous empêcher de respirer. Voici une des leçons que les grands chefs d’Etats et de gouvernement des pays riches -qui alignent sommet sur sommet- devraient bien méditer. Pour l’instant, il semble qu’il y ait encore loin de la coupe aux lèvres.

Dr Salem Sahli

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